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chassent l’air au dehors ; et cet air, en passant par la trachée artère, par le gosieret par la bouche, forme la voix. Mais l’articulation de la voix exige de plus le concours de la langue, du palais, des dents, des lèvres, et de toutes ces parties qu’on nomme les instrumens de la parole.

200. On observe une certaine analogie entre les sons que rendent les corps inanimés, ou les animaux dont la voix n’est pas articulée, et les différentes lettres de la voix articulée. On désigne même ordinairement les sons de la première espèce, par des noms qui retracent leur analogie avec ces lettres. Par exemple, le murmure, le son tremblotant que fait entendre une eau coulante, a de l’analogie avec la lettre L ; le bruit que font les métaux, quand on les éteint dans l’eau, a du rapport avec les lettres Z et S ; la voix d’un chien qui gronde, avec la lettre R ; le bruit d’une étrille, avec la double consonne CH ; le miaulement d’un chat, avec la triphtongue iou ; la voix du