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pour ainsi dire, les sons beaucoup plus loin que ne le font les vents contraires ; et que ces sons, ainsi voiturés, deviennent alternativement plus forts et plus foibles, selon que le vent se renforce ou s’affoiblit. Quant à l’impression même qui constitue le son, c’est toute autre chose ; elle n’a rien de commun avec le mouvement local de l’air ; et c’est en quoi elle ressemble aux impressions visuelles. Car, après que le cri d’une personne, ou le son d’une cloche, a commencé à se faire entendre, tant que l’un où l’autre son dure, on ne peut distinguer dans l’air aucun mouvement local, mais seulement dans le premier instant. De plus, à quelque distance que le vent puisse porter la voix, il ne rend confuse aucune de ces configurations délicates, de ces fines articulations de l’air, d’où résulte cette multitude infinie de différences dont les mots sont susceptibles, De même, lorsqu’on parle à haute voix près de la flamme d’une chandelle, on n’y occasionne qu’un très léger mouve-