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des vaisseaux[1]. Car la simple percussion de l’air, à l’aide d’un miroir de cette espèce, ne produiroit aucun son, pas plus que n’en produisent de simples éclairs où autres lumières, sans tonnerre.

122. Le son dépend d’une certaine impression faite dans l’air par le corps sonore ; je me crois en droit de supposer que cette impression une fois faite, il faut un certain temps pour qu’elle parvienne au sens ; condition également nécessaire aux impressions visuelles ; et que, sans cette condition, le son ne pourroit être entendu. Ainsi, comme la rapidité du mouvement d’un boulet fait qu’il échappe à la vue, il est aussi tel mouvement si rapide, qu’il échappe à l’ouïe[2]. Car il

  1. Par exemple, ceux avec lesquels Archimèdes, dit-on, brûla la flotte de Marcellus ; et Proclus, celle de Vitalien.
  2. La parité n’est pas exacte ; plus un mouvemént est rapide, plus il échappe à la vue : au contraire, plus un mouvement est rapide, plus l’air est vivement frappé : or, plus cette percussion est vive, plus le son a de force ; et plus il a de force, plus il se fait entendre.