Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/281

Cette page n’a pas encore été corrigée

musique, ont du rapport avec la scintillation de la lumière, et avec cette impression que font sur l’œil les rayons de la lune, jouant, pour ainsi dire, dans une eau agitée. De plus, la sensation qu’excite en nous le passage d’une dissonance à des consonances, a de l’analogie avec ce qu’on éprouve lorsqu’après de pénibles agitations, cette tempête des passions s’apaisant peu à peu, on se trouve enfin d’accord avec soi-même ; et le passage des consonances à une dissonance a de l’analogie avec ces saveurs naturellement déplaisantes, qui ne laissent pas de plaire, lorsque leur effet est de réveiller l’appétit ; car on sait que la sensation continue d’une saveur excessivement douce, offense et émousse le goût[1]. Cette autre figure musicale, qui consiste à décliner la finale, ou la chûte d’un air, ressemble assez à cette figure de rhétorique, qui consiste à tromper

  1. Les dissonances, dans la musique, sont le citron, et les consonances sont le sucre.