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que nous avons en vue, peut être poussée encore plus loin ; car, quoique ces distillations, dont nous venons de parler, retiennent Les corps dans une espèce de prison, et empêchent ainsi toute dissipation de leur substance, elles ne laissent pas de leur laisser encore un espace suffisant pour se convertir en vapeurs, revenir à l’état de liqueur, et se séparer de nouveau les unes des autres. Comme, dans de tels vaisseaux, la nature peut encore se donner carrière, quoiqu’elle ne jouisse pas d’une entière liberté, il arrive de là qu’on ne peut y observer les vrais, les plus puissans effets de la chaleur. Mais si les corps pouvoient être altérés par la chaleur, de manière qu’ils ne pussent, en allant et revenant ainsi d’un état à l’état opposé, se raréfier, se condenser et se dilater encore, il est probable qu’alors ce protée de la matière étant bien lié, bien garotté, il seroit forcé de changer de formes et de subir une infinité de métamorphoses. Pour parvenir à ce but, prenez un vais-