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plus froids que les corps rares, et sont aussi plus lents à s’échauffer que les corps de la dernière espèce. En un mot, il n’est pas douteux que la terre, que tout corps dense et tangible participe naturellement de la nature du froid ; et la raison en est que toute matière tangible étant naturellement froide, il s’ensuit nécessairement que toute matière plus compacte doit aussi produire un plus grand froid[1].

73. La cinquième cause du froid, ou plutôt une cause qui lui donne plus d’intensité, ce sont des esprits très vifs et très mobiles, renfermés dans le corps froid ; comme tout homme capable de

  1. Le fait est vrai ; mais l’explication est fausse. Il paroit que cette sensation de froid qu’on éprouve en touchant avec la main, par exemple, un corps beaucoup plus dense, comme un métal, est la sensation de la perte que cette main fait d’une partie de sa chaleur, qu’elle communique au corps touché ; perte qui doit être et qui est en effet proportionnelle au nombre de parties que ce corps présente au contact dans un espace déterminé, ou, ce qui est la même chose, à sa densité.