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de (pourvu que le malade ne manque pas de patience) a de plus heureux effets qu’on n’eût osé se le promettre ; effets qu’elle aura encore, si le malade peut endurer la violence des symptômes dans le paroxisme, tourner ainsi sa patience au profit de la nature[1], et

  1. Le vrai panacée, le remède universel, c’est le mépris de tous les maux ; et le meilleur de tous les médecins, c’est le désir de bien faire : la maladie atteint rarement ou abandonne bientôt quiconque n’a pas le temps d’être malade, et sait faire diète à propos. La plus grande de nos maladies, c’est la crainte même que les maladies nous inspirent, parce qu’elle détend tous nos ressorts. L’imagination d’un homme que son mal inquiète, pousse les humeurs dans la partie affligée à laquelle il pense continuellement, et l’engorge de plus en plus ; au lieu qu’une âme courageuse, en renforçant le principe vital, le rend capable d’exécuter avec vigueur toutes les fonctions, de surmonter tous les obstacles au dedans et au dehors ; parce que c’est en nous le même principe qui veut, qui exécute toutes des fonctions, et qui guérit : mais ce qui est préservatif et curatif, ce n’est pas la simple patience ; c’est une volonté forte, active et constante.