Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/184

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on les met dans de bons pâturages, ont la chair plus tendre et plus délicate, comme s’ils étoient rajeunis ; et que les hommes amaigris par une longue diète, prenant ensuite de l’embonpoint, semblent aussi rajeunir et devenir des hommes tout neufs[1]. En sorte que nous serions assez fondés à conclure de toutes ces observations, que c’est sur l’usage fréquent et méthodique du régime amaigrissant (en y joignant peut-être quelques saignées de loin en loin), que roule

  1. C’est un des meilleurs effets du carême institué par le christianisme. C’est tout à la fois un exercice pour s’accoutumer aux privations ; une précaution pour ménager les provisions de l’année précédente, déjà, en grande partie, consommées ; un moyen pour renouveler l’homme tout entier ; un préservatif contre la pléthore qui a lieu au printemps ; enfin, une méthode facile pour se sanctifier par l’impuissance de pécher, et pour se garantir de ces vices sans nombre qu’enfante dans l’homme le sentiment de sa force, ou de ces vices plus grands encore, qui sont l’effet naturel d’une excessive plénitude.