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II.

L’histoire naturelle qui, envisagée par rapport à son sujet, se divise en trois parties très distinctes, comme nous l’avons dit, peut aussi être divisée en deux parties relatives aux deux espèces d’usages qu’on en tire. Car on l’emploie ou pour acquérir la simple connaissance des choses mêmes dont l’histoire est le dépôt, ou comme matière première de la philosophie, comme étant, pour ainsi dire, la pépinière, le fonds de la véritable induction. C’est de ce dernier usage qu’il s’agit actuellement ; actuellement, dis-je, car jamais dans les temps précédens il n’en fut question.

En effet, ni Aristote, ni Théophraste, ni Dioscoride, ni Pline, ni les naturalistes modernes, bien inférieurs à eux, ne se sont proposé cette fin dont nous parlons. Nous aurions beaucoup fait, si ceux qui dans la suite entreprendront une histoire naturelle, ayant l’œil sans cesse fixé sur ce but, étoient convaincus qu’ils ne doivent