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l’eau occupât un moindre espace, la sphère étant de tous les solides (de même diamètre) celui qui a le plus de capacité. Lorsque nous vîmes que les coups de marteau ne faisoient plus rien, nous fîmes usage d’une presse ; en sorte qu’à la fin l’eau ne se laissant plus comprimer, se filtroit à travers le plomb, sous la forme d’une rosée fine. Enfin, déterminant, par le calcul, la diminution de volume qui avoit dû résulter de l’aplatissement, nous sûmes ainsi que l’eau s’étoit comprimée d’autant ; effet toutefois que nous ne pouvions attribuer qu’à la force prodigieuse que nous avions employée pour comprimer cette sphère[1].

Les corps plus solides, plus secs et plus compacts, tels que la pierre, le bois ou le métal, sont encore moins susceptibles de compression et d’extension, ou

  1. On attribue ordinairement cette belle expérience à l’académie del Cimento en Toscane ; et ce n’est pas la seule qu’on ait dérobée à notre auteur, sans le citer, comme on le verra dans ses dix centuries d’histoire naturelle, dont nous publierons la traduction immédiatement après celle-ci.