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Quant à la substitution par voie d’analogie, elle est utile, sans doute, mais beaucoup moins certaine dans ses résultats, et elle exige plus de discernement. Elle a lieu, lorsqu’on met à la portée du sens l’objet imperceptible, non en observant les effets sensibles du corps qui, par lui-même, est insensible, mais en observant d’autres corps plus sensibles et analogues an sujet en question. Par exemple, s’agit-il de connoître le mode du mélange on de la combinaison des esprits (on substances aériformes) ? on conçoit d’abord qu’il doit y avoir une certaine analogie entre les corps et leurs alimens. Or, l’aliment propre de la flamme est l’huile, ou, en général, toute substance grasse ; et celui de l’air est l’eau, ou toute substance aqueuse. Car, les flammes se multiplient par l’addition des vapeurs huileuses ; et l’air, par l’addition des vapeurs aqueuses[1]. Ainsi,

  1. Cette dernière proposition avoit alors grand besoin de preuves ; mais elle est aujourd’hui assez