Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/362

Cette page n’a pas encore été corrigée

dire, les pivots. Mais cela n’empêche pas que l’effet propre, direct et immédiat de la chaleur ne soit de rendre le sang plus fluide, en le dilatant ; et les mouvemens plus faciles, en les accélérant.

Ces cas si fréqueus, où l’excessif accroissement d’une cause diminue et détruit même son effet sensible, donnent lieu à bien des équivoques, et empêchent souvent de démêler les véritables causes d’un effet proposé, ou les vrais effets d’une cause donnée. Ce sont ces méprises et ces équivoques qui ont donné naissance à cette maxime proverbiale : il n’y a point de règle sans exception ; maxime qu’on peut établir ainsi : une règle est l’énoncé d’un moyen simple ou collectif, tendant à un certain but ; ou, comme nous le disions plus haut, l’expression, active ou pratique, d’un principe énonçant la cause qui, dans la théorie, répond à ce moyen, et qui produit l’effet répondant à ce but. Or, (à l’exception de la cause première) il n’est point de cause qui, dans son action, n’éprouve de fréquens obstacles, c’est-à-dire, qui ne soit souvent combattue par les causes contraires, ou qui ne se fasse souvent obstacle à elle-même. Il n’en est donc point qui ait toujours un effet sensible. Or, les exceptions sont les indications des cas où les causes énoncées par les principes, n’ont pas leur effet sensible, et où les moyens