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de telles combinaisons, tandis que l’effet propre, direct et positif de la cause en question est détruit, elle diminue d’autant l’effet contraire que ces causes tendent à produire. Or, qu’elle produise son effet propre et direct, ou qu’elle diminue d’autant l’effet contraire, c’est, quant à son efficacité, précisément la même chose., Par exemple, Supposons deux corps mous, A et B, qui se choquent directement, et selon des directions diamétralement opposées, avec des quantités de mouvement inégales, A allant vers l’occident, B vers l’orient, et A étant le plus fort. Cela posé, toute la quantité de mouvement de B sera détruite *4 par le choc ; et après le choc, A et B iront ensemble vers l’occident avec une vitesse commune égale au quotient de l’excès de la quantité du mouvement initial de A sur celle du mouvement initial

 *4.  Du moins, c’est ce que disent les physiciens ordinaires, qui ne s’avisent jamais de douter de ce qu’ils disent toujours. Mais il se pourroit qu’à notre insu, ce mouvement, qui paroit détruit par le choc, se communiquant à ce fluide dont tous les corps sont intimement pénétrés (fluide dont nous avons démontré l’existence), puis aux portions extérieures et environnantes de ce me me fluide, il n’y eût réellement aucun mouvement de perdu ; et que le mouvement, une fois imprimé à la matière, subsistât éternellement et dans sa totalité. Si cette conjecture, qui n’a rien d’absurde, étoit fondée, la machine de l’univers n’auroit pas besoin de remontoire.