Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/348

Cette page n’a pas encore été corrigée

foyer postérieur, pour les objets médiocrement éloignés, est à la partie sensible de cet organe, l’œil intérieur se trouvant précisément à ce foyer : on peut aussi le regarder comme une chambre noire à triple objectif. Or, cet instrument et la partie qui perçoit, sont fort composés ; et nous ne pouvons arriver au simple, qu’à la lumière de notre raison et à l’aide du fil de l’analyse, comme l’observe notre auteur dans le chapitre même que nous commentons et suppléons.

Notre auteur observe (aphorisme CX de la première partie) qu’il est beaucoup de découvertes que les hommes auroient pu faire dès les premiers siècles, s’ils eussent un peu plus regardé autour d’eux ; mais qui ont échappé à leurs yeux inattentifs, quoiqu’elles fussent, pour ainsi dire, à leurs pieds. Nous ne connoissons point d’exemple qui puisse mieux que le suivant, démontrer cette vérité.

Supposons qu’on propose à nos plus savans méchaniciens ce problème : inventer une machine par le moyen de laguelle un poids puisse être transporté d’un point quelconque A à un autre point quelconque B, sans autre moteur que lui-même, ils seroient fort embarrassés ; cependant rien n’est plus simple que la solution de ce problème.

Soit le point A, une calle, un embarcadère, en un mot, un lieu d’embarquement et de débar-