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est bonne, tant dans son maximum que dans son minimum, sa bonté ne dépend donc pas de sa quantité, mais de sa nature, de son espèce.

Cette manière d’établir une proposition générale en la démontrant du maximum et du minimum du genre qui est son sujet, a le triple avantage d’être sûre, précise et pittoresque. Puis, la proposition générale étant solidement établie par cette méthode inductive ou analytique, on peut ensuite la développer par la voie synthétique, qui résout en leurs espèces et sous-espèces des genres désignés par son sujet et par son attribut ; et déduire, par cette voie, une infinité de propositions particulières, dont les sujets se trouveront compris entre les limites marquées par ce maximum et ce minimum : ces propositions seront l’expression de faits nouveaux, qui, étant situés entre ces faits extrêmes, n’auront pas été nécessaires pour établir le principe, et elles fourniront de nouvelles explications, de nouveaux pronostics et de nouvelles règles.

Mais, pour établir une proposition universelle négative, deux espèces de faits ne suffisent plus ; il en faut trois. Car la qualité, ou l’effet en question, peut dépendre d’une certaine médiocrité dans la quantité du mode, qui est regardé comme sa cause essentielle ou sa forme ; et alors ce qui ne seroit vrai ni du maximum ni du mini-