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susceptible de telles impressions ? non sans doute. Toaldo, le père Cotte et quelques autres météorologistes ont prouvé, par des observations directes et assez multipliées, la réalité de cette action. Cela posé, on n’exigera pas que nous prouvions qu’une cause capable de modifier un fluide qui nous enveloppe ; qui nous pénètre, que nous aspirons sans cesse, non-seulement par la poitrine, mais probablement aussi par tous les pores, ou du moins par certains pores (appelés inhalans) ; que cette cause, dis-je, doit avoir une action très sensible sur nos corps et sur une infinité d’autres, par la même raison.

Résumons, La lune agit sur l’océan, à plus forte raison sur l’atmosphère qui agit sur le corps huamuin. Donc la lune agit aussi sur le corps humain. Or, ce que nous disons des hommes, il faut le dire aussi des autres animaux et des végétaux, toujours pur la même raison, parce que tout cela vit d’air en partie *3. Non-seulement cette influence de la

  tôt, ou plus promptement. La sensibilité est, toutes choses égales, proportionnelle à l’éréthisme. Or, dans le sexe masculin, l’éréthisme est plus grand. Cette distinction du plus au plutôt est très importante ; et faute de l’avoir faite, le grand Newton lui-même s’est mépris dans un point de dioptrique, comme nous l’avons fait voir dans une des notes précédentes : que sera-ce de nous ?

 *3.  Tous les animaux et tous les végétaux mangent de l’air ; mais ils n’en vivent pas uniquement, par la raison