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trouvera-t-on dans le raisonnement suivant que nous n’avons fait qu’ébaucher dans une note de l’ouvrage précédent.

L’action de la lune sur les eaux de l’océan est désormais assez bien prouvée, sur-tout pour ceux qui, comme nous, ont été à portée d’observer par eux-mêmes la correspondance perpétuelle et assez exacte du cours de cet astre avec les marées. Actuellement, je demande s’il est probable qu’une planète si voisine de la nôtre, et qui agit d’une manière si marquée sur un fluide au moins huit cents fois plus dense et plus pesant que l’air, n’ait aucune action sur ce dernier fluide, que sa légèreté et sa mobilité semblent devoir rendre, sinon à un plus haut degré, du moins plus promptement *2

 *2.  Je dis plus promptement, et non plus, parce que la quantité de ce mouvement communiqué n’est rien moins que proportionnelle à la promptitude de cette communication ; car, si, d’un côté, un fluide plus ténu, en cédant plus aisément, est plus facile à mouvoir ; de l’autre, comme il a moins de masse, de force d’inertie, de faculté de résister, il donne moins de prise à l’agent ; celui-ci emploie une moindre portion de sa force pour le déplacer ; et, par conséquent, il lui donne une moindre quantité de mouvement. Cette distinction doit être appliquée à cette partie de la phvsico-morale qui traite des degrés respectifs de sensibilité des deux sexes : on dit ordinairement que le sexe féminin est plus sensible que le nôtre ; mais, au lieu de dire plus, il faudroit dire plu-