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accidentels cessent, les mouvemens intérieurs s’exécutent complètement, et se manifestent. Or, les opérations du temps sont beaucoup plus subtiles et plus délicates que celles du feu[1]. Par exemple, on ne parviendroit jamais, par le moyen du feu, à clarifier aussi parfaitement le vin, qu’à l’aide du temps seul : les parties des substances pulvérisées par le feu, ne sont jamais aussi fines et aussi déliées que celles des substances qui se sont résoutes et consumées à force de siècles. Et même ces combinaisons ou incorporations, qui sont l’effet soudain et précipité du feu, sont beaucoup moins parfaites que celles qui sont le produit du temps seul. Mais toutes ces textures diverses, toutes ces différentes constitu-

  1. Le temps, comme nous l’avons dit ailleurs, n’est point une cause proprement dite, mais une simple circonstance ; et les effets qu’il lui attribue sont produits par un grand nombre de petites causes, dont la multitude, le concours et l’action continue, compensent la foiblesse.