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qu’on trouve le matin sur les vitres, quand il a gelé durant la nuit précédente. On en trouve encore des exemples dans la formation de ces vapeurs qui, en se réunissant dans le sein de la terre, s’y convertissent en eau, et y forment des espèces de réservoirs d’où naissent une infinité de sources ; et dans beaucoup d’autres faits de ce genre.

Outre ces corps dont le froid est sensible au tact, il en est d’autres qui sont doués d’une sorte de froid potentiel (dispositif), et qui ont aussi la propriété de condenser. Mais il paroît qu’ils n’agissent que sur les corps animés, et rarement sur d’autres. De ce nombre sont plusieurs espèces de médicamens et de topiques. Les uns, tels que les astringens et les incrassans, condensent les chairs et les parties tangibles ; d’autres condensent les esprits mêmes ; et tel est sur-tout l’effet des narcotiques (ou soporifiques). Car les médicamens soporifiques (je veux dire, ceux qui provoquent le sommeil), peuvent condenser les esprits de deux