Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée

les corps de l’action violente de l’air extérieur et réuni en masse. C’est ainsi que l’on conserve des raisins ou d’antres fruits, en les mettant dans du sable ou de la farine[1]. La cire même, le miel, la poix où autres substances visqueuses et tenaces, fournissent un bon enduit pour boucher très exactement les vaisseaux, en fermant le passage soit à l’air, soit à tout ce qui peut venir de la région céleste. Nous avons fait nous-mêmes quelques expériences dans cette vue, et tenant un vaisseau et quelques autres corps dans

  1. Et même dans du son. Dans mon voyage à Saint-Domingue, j’ai conservé des pommes assez long-temps par ce dernier moyen, et sans autre précaution que de mettre dans une barrique un lit de son, et un lit de pommes alternativement ; mais de manière qu’entre deux lits de pommes, il y eût toujours assez de son pour empêcher qu’elles ne se touchassent et ne se foulassent réciproquement. Il s’en conserva au moins un tiers jusqu’à Saint-Domingue, quoique nous eussions passé près d’un mois à Cadix, et que la traversée d’Espagne en Amérique eût duré cinquante jours.