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qu’un seul de ces soleils éprouvât de déchet, l’équilibre se romproit ; avant qu’un soleil tombât tout-à-fait sur l’autre, non-seulement on le verroit s’en approcher sensiblement ; mais tous les soleils voisins s’approchant alors du centre commun de gravitation de ces deux soleils, entraineroient de proche en proche, et déplaceroient successivement tous les autres, en se déplaçant eux-mêmes.

Actuellement je demande s’il est probable que, sur cette multitude de soleils, aucun, pas un seul sur un si grand nombre, n’éprouve jamais de diminution ; cette supposition, si l’on considère la tendance universelle et irrésistible de la matière au changement, est si peu vraisemblable, qu’elle peut même passer pour absurde. Or, comme nous le disions plus haut, depuis deux ou trois mille ans qu’on fait des catalogues célestes, voit-on un certain nombre d’étoiles s’approcher sensiblement d’une d’entr’elles ? Non ; donc elles ne s’attirent pas réciproquement, et ce n’est point une attraction réciproque qui les maintient ainsi à des distances et dans des situations respectives, toujours à peu près les mêmes *9.

 *9.  Lorsque, dans une des notes précédentes, nous disions que ce mouvement projectile que Newton combine avec la force centripète, pour faire tourner les planètes autour du soleil, pouvoit avoir pour cause l’attraction latérale