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ces explications négatives se réduisent à dire : ce que je ne vois pas, n’existe point ; et l’on tombe dans ce paralogisme, dès que, s’éloignant trop de l’observation, on donne tout au raisonnement et aux suppositions. À quoi bon vouloir tout expliquer, leur dirois-je ? Donnez le fait, on vous fait grâce de l’explication ; ou, donnez-la pour ce qu’elle est, pour une simple conjecture, destinée à provoquer et à préparer observation, non à la suppléer, lorsqu’elle est possible. La vraie méthode est de ne tirer de l’observation que des conséquences immédiates, et de ne se permettre de déduire de celles-ci, d’autres conséquences même immédiates, qu’après avoir vérifié et comme sanctionné les premières par de nouvelles observations. C’est le bâton de l’aveugle dans la main d’un homme clairvoyant et circonspect.

(h)  Il paroît aussi que ces effervescences et ces inflammations qui ont lieu dans le sein du globe terrestre, etc. Pour entendre plus aisément ce passage ; il faut se rappeler ce que nous disions dans une des notes précédentes, que Bacon avoit probablement adopté cette opinion de plusieurs philosophes anciens : que l’espace où roulent les corps célestes est la région du chaud, et que la terre est naturellement froide : ils l’appelloient même le premier froid, comme ou le voit dans le traité qui porte ce nom, et qu’on attribue à Plutarque ;