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diamant. Mais le mouvement de liaison est-il également invincible ? C’est sur quoi il nous reste quelques doutes ; car nous n’oserions décider cette question ; savoir : si le vuide, soit accumulé, soit disséminé, a réellement lieu. Mais, ce dont nous ne doutons nullement, c’est que la raison qui a déterminé Leucippe et Démocrite à introduire l’hypothèse du vuide ; savoir : que, sans le vuide, un même corps ne pourroit occuper et remplir tour à tour de grands et petits espaces, est absolument fausse. Car ces changemens de volume ne sont au fond que les effets de certains plis de la matière, qui se plie et se replie, pour ainsi dire, dans l’espace, entre certaines limites et sans l’interposition du vuide[1]. Et il

  1. Voilà une phrase très satisfaisante pour ceux qui se paient de mots ; mais combien elle est foible contre cette réflexion si simple ! Les derniers élémens de la matière sont-ils tous de telle figure et de telle grandeur qu’ils puissent remplir exactement tout l’espace ? Nous pouvons hardiment répondre que non, vu l’invraisemblance et même