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n’obéissent qu’à leur propre impulsion, ne tendent qu’à eux-mêmes, et semblent ne rechercher que leurs propres embrassemens[1]. En effet, les corps paroissent susceptibles de trois différens états : ils peuvent ou se mouvoir sans tendre à aucun terme, ou se tenir tout-à-fait en repos, ou se porter vers un terme. Et quand ils y sont arrivés, selon que leur nature les détermine, ils tournent sur eux-mêmes, ou se reposent. Quand ceux qui se trouvent bien placés aiment le mouvement, ils se meuvent circulairement, c’est-à-dire, d’un mouvement éternel et sans fin. Mais ceux qui, étant bien placés, ont horreur du mouvement, demeurent dans un parfait repos. Ceux qui ne sont pas bien placés, se meuvent en ligne droite (comme s’ils choisissoient le plus court chemin) vers la masse de leurs congénères. Or, ce

  1. Quelle physique ! Voilà toutes les planètes personnifiées et transformées en autant de Narcisses.