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le son périt aussi-tôt, et elle cesse de résonner. C’est ce qu’on observe aussi dans les instrumens à corde. Si, après le premier coup donné à une corde, on la touche ou avec le doigt, si c’est une harpe ; ou avec la plume, si c’est un tympanon ou une mandoline, le résonnement cesse à l’instant, De même, si-tôt qu’on ôte l’aimant, le fer tombe. Mais on ne peut ôter ainsi la lune à l’océan, sur lequel elle agit, ni la terre aux corps pesans, tandis qu’ils tombent. Ainsi, on ne peut tenter sur l’action de ces deux grands corps, une expérience semblable à celles dont nous venons de parler ; mais, dans les deux cas, la loi est la même[1].

  1. Il veut dire que, dans les deux cas, l’attraction ne peut avoir lieu sans la présence du corps attirant. Voilà, pour le dire en passant, l’attraction que la lune exerce sur l’océan, et celle que le globe terrestre exerce sur les corps pesans, comparées à celle que l’amant exerce sur le fer. Ce passage ne seroit-il pas la pomme de Newton ?