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donnant cette ridicule supposition, tenons pour certain que chacune des parties, tant similaires qu’organiques, soit dans les végétaux, soit dans les animaux, commence par attirer et extraire des alimens les mêmes sucs, on du moins des sucs peu différens (ce qu’elle fait avec une sorte de choix[1]) ; qu’ensuite elle

    autre une chopine, et un demi-septier dans une troisième. Quoi qu’il en soit, si, par ce mot d’âme, ils entendoient seulement une matière spiritueuse, il falloit bien sans doute la loger quelque part, soit dans telle partie, soit dans le tout. Mais s’ils vouloient parler d’une substance vraiment spirituelle, ils n’avoient plus besoin de chercher le lieu de sa résidence ; les esprits n’ayant point d’existence locale, n’ont pas besoin de domicile : ils ne sont nulle part, et ne logent qu’en eux-mêmes, ce qui constitue la plénitude de l’existence.

  1. Cette parenthèse semble contredire ce qui précède : si ces sucs sont peu différens, peut-on dire, il n’y a presque plus de choix à faire. Mais il veut dire que, parmi les différens sucs qui peuvent se trouver dans les substances alimentaires, chaque partie choisit ceux qui sont les plus propres pour être animalisés, et les travaillant ensuite à sa