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s’en étonner ? Le ciel et la terre sont toujours [1] ; au lieu que les causes, les principes des autres mouvemens sont tantôt présens, tantôt absens. Voyant donc que ce mouvement est sans interruption, et que par-tout où les autres cessent, il subsiste et se présente à chaque pas, ils l’ont en conséquence déclaré le seul propre, inhérent et perpétuel, regardant tous les autres comme extérieurs et accidentels. Mais, dans la vérité, ce n’est qu’un mouvement foible et peu actif ; car, hors les cas où les corps en mouvement ont une très grande masse, il cède aux autres tant qu’ils peuvent avoir leur effet. Et quoique la considé-

  1. La terre est toujours ici, puisqu’elle nous porte : mais le ciel n’est jamais , puisqu’il n’existe pas. Physiquement parlant, qu’est-ce que le ciel ? et où est-il ? Si nous levons les yeux, nous ne voyons qu’un grand espace vuide où brillent de loin en loin quelques soleils, et un très petit nombre de planètes, de comètes, etc. que nous appelons des corps célestes, quoiqu’ils ne soient pas plus célestes que la terre.