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cette quantité de matière influe sur l’intensité de la vertu. Or, en premier lieu il est des vertus ou propriétés qui ne subsistent que dans une certaine quantité cosmique ; c’est-à-dire, qui a une certaine corrélation ou proportion avec la configuration et l’ensemble de l’univers. Par exemple, la terre est immobile, et ses parties tombent. Les eaux de la mer ont leur flux et leur reflux ; élévation et abaissement alternatifs, qui n’ont pas lieu dans les fleuves, à moins que la mer n’y remonte. La plupart des vertus agissent aussi en raison du plus ou du moins dans la quantité de matière du corps qui en est doué. Par exemple, les grandes masses d’eau ne se corrompent pas aisément ; les petites, beaucoup plus vite. Le moût et la bière, dans de petites outres, mûrissent plus vite et deviennent plutôt potables que dans de grands tonneaux. Si l’on met des herbes dans une grande quantité de liqueur, on a plutôt une infusion qu’une imbibition ; mais si la liqueur est en petite quantité, on a plutôt une imbibition