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des corps célestes pussent traverser si rapidement tant de milliards de lieues, et frapper l’œil en un instant. Il nous sembloit plutôt qu’ils dévoient employer un certain temps à franchir une si prodigieuse distance (a). Mais ce doute (du moins par rapport à une différence notable entre le temps apparent et le temps vrai) s’est ensuite entièrement dissipé, dès que nous sommes venus à considérer quel immense déchet doivent essuyer les rayons lumineux en parcourant de si grands espaces, et combien l’image formée par le corps réel de l’étoile doit être affoiblie, au moment où l’œil la reçoit ; dès que nous avons considéré de plus qu’ici bas les corps blanchâtres seulement sont aperçus en un instant à la plus grande distance, et tout au moins à celle de soixante milles. Car il n’est pas douteux que la lumière des corps célestes doit, quant à la force de la radiation, l’emporter infiniment, non-seulement sur la couleur d’un blanc éclatant, mais même sur la lumière de toutes