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lie ? Enfin, si, non contens de tout cela, et recourant à l’art de la gymnastique, ils ordonnaient que chaque ouvrier eût à ne se présenter au travail qu’après avoir enduit ses bras, ses mains et tous ses muscles de ces substances onctueuses dont les athlètes faisoient usage autrefois, et suivi exactement le régime qu’on leur prescrivoit ; ce spectateur plus étonné que jamais, ne finiroit-il pas par s’écrier : voilà des gens qui extravaguent avec une sorte de prudence et de méthode ? Que de peine perdue !… Eh bien ! c’est avec un zèle aussi extravagant et avec des efforts aussi impuissans, que les hommes s’attroupent pour exécuter les travaux intellectuels, attendant tout soit de la multitude et de l’accord des esprits, soit de la pénétration et de la supériorité de génie, ou encore pour donner à leur esprit plus de nerf et de ressort, recourant à la dialectique, sorte d’art très analogue à celui des athlètes ; mais en dépit du zèle et de l’activité qu’ils mettent dans leurs travaux philosophi-