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notre marche, ni exercer les différens arts, ni même nous distinguer les uns les autres ; néanmoins la simple vision de la lumière est quelque chose de plus beau et de plus grand que toutes ces utilités que nous en tirons ; il est également hors de doute que la simple contemplation des choses vues précisément telles qu’elles sont, sans aucune teinte de superstition ni d’imposture, sans erreur et sans confusion, a en soi plus de grandeur et de dignité que tout le fruit réel des inventions.

Enfin, si l’on nous objectoit la dépravation des arts et des sciences, par exemple cette multitude de moyens qu’ils fournissent au luxe et à la malignité humaine, cette objection ne devroit point nous ébranler ; car on en pourroit dire autant de tous les biens de ce monde, tels que le génie, le courage, la force, la beauté, les richesses et la lumière même. Laissons le genre humain recouvrer ses droits sur la nature, droits dont l’a doué la munificence divine, et qui,