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l’on sentira plus que jamais que si l’on peut dire avec vérité que tel homme est comme un Dieu par rapport à tel autre homme, ce n’est pas seulement à cause des secours que l’homme procure quelquefois à ses semblables, et des bienfaits qu’il répand sur eux, mais aussi à raison de la différence des situations. Or, quelle est la véritable cause qui met entr’eux une si prodigieuse différence ? Ce n’est certainement ni le climat, ni le sol, ni la constitution physique ; ce sont les arts, les seuls arts, les connoissances.

Il est bon aussi d’arrêter un instant sa pensée sur la force, sur l’étonnante influence et les conséquences infinies de certaines inventions ; et cette influence, je n’en vois point d’exemple plus sensible et plus frappant que ces trois choses qui étoient inconnues aux anciens, et dont l’origine, quoique très moderne, n’en est pas moins obscure et sans éclat ; je veux parler de l’art de l’imprimerie, de le poudre à canon et de la boussole. Car ces trois inventions ont changé la