Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/487

Cette page n’a pas encore été corrigée

est une occupation qui semble plus noble et plus relevée que l’exécution la plus utile et la plus grande ; ce séjour si long et si inquiet dans l’expérience, dans la matière, dans cette multitude immense et si diversifiée de faits particuliers, tient, pour ainsi dire, l’esprit attaché à la terre, et le jetant dans cet état de trouble et d’anxiété, qui est l’effet ordinaire de la confusion, il le tire de cet état de calme et de sérénité que lui procure la philosophie abstraite, et qui semble approcher davantage de celui de la Divinité. Cette objection est tout-à-fait conforme à notre propre sentiment ; cette fois, enfin, nous sommes d’accord ; ce qu’ils entendent par la comparaison de ces deux états, et ce qu’ils désirent, est précisément ce que nous avons en vue et ce que nous voulons faire avant tout. Car au fond, quel est notre but ? c’est de tracer dans l’esprit humain une image, une copie de l’univers, mais de l’univers tel qu’il est, et non tel que l’imagine celui-ci ou celui-