Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/456

Cette page n’a pas encore été corrigée

même sujet ; d’une quantité à une autre quantité plus grande ou plus petite, au minimum ou au maximum, etc. translation de cette même expérience, de la nature dans l’art humain ; d’un art à un autre art ; d’une partie d’un de ces arts à une autre partie du même art ; application de cette expérience aux usages de la vie humaine ; combinaison de cette expérience avec d’autres expériences, etc. il entend, dis-je, qu’à l’aide d’une pareille table, on fera beaucoup plus d’applications, de translations, de variations, de combinaisons, etc, de l’expérience ou de l’observation donnée, qu’on n’en pourroit faire à l’aide de la seule mémoire, à laquelle il échappe toujours quelque chose ; qu’elle fera trouver sans peine une infinité de rapports auxquels on n’eût pas même pensé ; en un mot, qu’elle donnera des idées. Or, empêcher l’esprit de s’écarter, et multiplier ses idées, sont deux buts fort différens. Ainsi ces deux significations, qu’il attache à la dénomination d’expérience lettrée, sont fort différentes ; cependant, pour concilier cette apparente contradiction, il peut dire : j’entends par expérience lettrée, l'expérience méthodique en général, laquelle a deux parties, dont l’une consiste à mettre par écrit toutes ses observations et ses expériences à mesure qu’on les fait ; et l’autre, à n’inventer, par la voie de l’analogie, qu’à l’aide d’une table de lieux communs semblable à