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qu’au ton, à la forme, ou à l’ordre matériel des expressions. L’empyrique est celui qui, pour appuyer ses spéculations ou ses opérations, préfère presque toujours aux principes et aux raisonnemens dont ils sont la base, les expériences et les observations directes, c’est-à-dire, qui préfère celles que lui ou d’autres ont faites ou peuvent faire sur le sujet même en question, où sur un petit nombre d’autres sujets qu’une forte analogie en rapproche beaucoup, à celles qui ont été faites sur une classe de sujets à laquelle il l’agrégeroit, et dont il lui attribueroit ensuite les propriétés ; ce qui est la marche des raisonneurs. Dans les routes battues, et dans les cas les plus ordinaires, la marche de l’empyrique est certainement la plus sûre. Mais, dans les cas extraordinaires, où aucun fait direct ne peut servir de guide, les principes et les raisonnemens sont absolument nécessaires, Or, il n’est point de cas qui n’ait, au moins, quelque peu d’extraordinaire, de propre et d’individuel, qui le distingue de ceux auxquels on le compare, et qui force à l’agréger à une classe plus étendue, c’est-à-dire, à raisonner. Ainsi, la marche des méthodiques est toujours un peu nécessaire, D’ailleurs, l’une de ces deux marches ne nuisant point à l’autre, rien n’empêche de les réunir pour assurer ses spéculations et ses opérations. D’où il suit que cette question, élevée depuis l’origine des