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blemens de terre et la foudre ; deux phénomènes qu’on eût rejetés bien loin de sa pensée, les regardant comme deux grands secrets de la nature, et deux opérations aussi inimitables qu’impénétrables.

De même si, avant la découverte de la soie, quelqu’un eût tenu un tel discours : on a découvert une certaine espèce de fil dont on peut faire toutes sortes de meubles et de vêtemens ; fil beaucoup plus fin que tous ceux qu’on

    fasse ensuite sécher cette pâte pour la réduire de nouveau en poudre ; qu’enfin on renferme une certaine quantité de cette poudre dans un tube de métal un peu fort, en plaçant devant une balle de calibre, n’est-il pas probable que ces substances combustibles, si on les touchoit ensuite avec un boute-feu, venant à s’enflammer tout-à-coup et à faire décrépiter en une seule fois tout le salpêtre, chasseroient la balle avec beaucoup de force ? Essayons. Puis, après différons essais, on aura trouvé le vrai procédé. En s’exerçant ainsi à réinventer les choses déjà connues, on apprend à inventer les choses inconnues.