Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/414

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec plus d’exactitude encore, quoique avec moins de fracas, y ont beaucoup ajouté ; que d’autres, enfin, ont écrit des histoires et des relations fort détaillées sur les plantes, les métaux et les fossiles, se laisseroit éblouir par ces imposantes collections. Mais ce seroit perdre de vue notre but principal, et saisir assez mal notre pensée. Car autre est la méthode qui convient à une histoire naturelle composée pour elle-même[1] autre, la marche qu’on doit suivre dans celle dont le but est de procurer à l’entende-

  1. C’est-à-dire, composée pour des gens qui, en la lisant, n’y cherchent que le seul plaisir que peut procurer la variété et l’éclat des objets. Car, cette science qui, pour un petit nombre d’hommes, est un moyen de se rendre utiles aux autres et à eux-mêmes, n’est, pour le plus grand nombre, qu’un spectacle, qu’une sorte de lanterne magique. Mais ce qui excuse un peu certains naturalistes, c’est la nécessité où ils sont de se prêter un peu aux goûts frivoles des hommes puissans, pour en obtenir des secours ; et de mêler dans cette vue des objets brillans parmi des objets utiles.