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nez vos regards vers le passé, deviendra, sitôt que vous les tournerez vers l’avenir, un motif de consolation et d’espérance : car si, ayant rempli tous vos devoirs et usé de toutes vos ressources, vous n’eussiez pu néanmoins réparer vos pertes multipliées, ce seroit alors seulement que, n’ayant plus même l’espoir d’un mieux, et que vos maux étant désormais sans remède, vous auriez tout lieu de perdre entièrement courage et de désespérer ainsi de la république : mais comme vous ne pouvez justement attribuer à la seule force des choses, et au seul ascendant irrésistible des circonstances, ces malheurs trop réels qui vous abattent, et ne devez les imputer qu’à vos propres fautes, cette considération même est ce qui doit vous remplir de confiance, et vous faire espérer qu’en évitant ces fautes, ou en les réparant, vous vous élèverez de nouveau à cet état de splendeur et de force dont vous êtes déchus. De même si, durant tant de siècles, les hommes ayant suivi constamment dans