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et les innovations qui pourroient avoir lieu dans la philosophie, ne se communiquassent à la religion, et ne finissent par y occasionner une révolution. D’autres enfin semblent craindre qu’au bout de toutes ces recherches sur la nature, on ne rencontre tôt ou tard quelque fait ou quelque principe qui vienne à renverser la religion, ou du moins à l’ébranler, sur-tout dans l’esprit des ignorans. Mais ces deux dernières craintes ont je ne sais quoi de stupide ; et c’est peu près ainsi que raisonneroient les animaux, s’ils se mêloient de philosopher. Il semble que ces gens-là, dans le plus secret de leurs pensées, doutent un peu de la vérité de la religion et de l’empire de la foi sur les sens ; qu’ils aient sur toutes ces choses certaine défiance ; et voilà sans doute pourquoi la recherche de ces vérités, qui ont pour objet les opérations de la nature, leur paroit si dangereuse. Mais aux yeux de tout homme qui a sur ce sujet des idées saines, la philosophie naturelle est, après la parole de Dieu, le préservatif le plus sûr