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avançant de telles assertions sur la nature. La faute en est aux Sommes[1] et aux méthodes des théologiens scholastiques qui ont assez bien rédigé la théologie (eu égard, du moins, à ce qu’ils pouvoient en ce genre), l’ayant réunie en un seul corps et réduit en art. D’où a résulté un autre inconvénient ; savoir que la philosophie contentieuse et épineuse d’Aristote s’est mêlée, beaucoup plus qu’il n’auroit fallu, au corps de la religion[2].

Il est un autre genre d’ouvrages ten-

    cette vérité, que le sot argument qu’ils tiroient de la fable de Josué, n’a empêché la terre de rouler autour du soleil, ou cet astre de luire et d’être visible pour ceux qui le regardent.

  1. Entre autres, la somme de Thomas d’Aquin ; vaste recueil de sottises religieuses et scholastiques, digérées par un grand homme, noyé dans la poussière de l’école : que de génie perdu !
  2. Le vrai christianisme est la philosophie du cœur, et il est tout compris dans ce seul mot : aime. La philosophie d’Aristote n’est qu’un jeu d’esprit, une sorte de jeu d’échecs, qui dessèche l’homme et n’engraisse que son orgueil.