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Nous pouvons même dire que, de nos jours, on s’expose plus que jamais, en

    lique, que la démonstration de certaines vérités qu’elle avoit long-temps niées avec opiniâtreté, et même punies en la personne du ceux qui les défendoient ; car le premier corollaire d’une telle démonstration est que ceux qui la nient sont des fripons s’ils l’entendent, et des sots s’ils ne l’entendent pas. Voilà pourquoi elle éloignoit tant qu’elle pouvoit cette impertinente démonstration. Si l’église catholique avoit eu la sagesse de ne point se mêler des sujets scientifiques et philosophiques, ou de ne brûler que l’argument, en laissant vivre le logicien, elle eût prévenu, ou du moins beaucoup éloigné l’horrible réaction dont nous avons été témoins ; mais elle a suivi d’autres maximes ; et en persécutant nos philosophes, nos prêtres n’ont fait qu’enraciner la philosophie ; comme les philosophes païens en persécutant les premiers prêtres chrétiens, n’avoient fait que planter plus profondément le christianisme. La persécution que les catholiques ont fait essuyer au grand Galilée, relativement à son assertion sur le mouvement de la terre, n’a eu d’autre effet que d’exciter un plus grand nombre de personnes à en lire la démonstration, et n’a pas plus arrête le progrès de