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riger les défauts naturels, illusions faites aux sens, secrets pour lier les affections, ou les exciter au besoin, exaltation de facultés intellectuelles, transmutations de substances, recette pour fortifier et multiplier à volonté les mouvemens, autre pour produire dans l’air des impressions et des altérations marquées, autres encore pour dériver à son gré les influences des corps célestes et les procurer à qui l’on veut, prédiction des choses futures, représentation des choses absentes et éloignées, révélation des choses cachées ; voilà ce qu’ils promettoient et cent autres merveilles de cette nature, faisant de ces promesses un étalage et un trafic. Mais ce seroit risquer peu de se tromper et apprécier assez bien ces grands prometteurs, que de dire qu’il y a aussi loin de leur charlatanisme à la véritable science, que des exploits d’Alexandre ou de Jules-César, à ceux d’Amadis de Gaule ou d’Arthur de Bretagne ; car nous voyons dans l’histoire de grands capitaines dont les exploits réels surpassent infiniment ceux