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cet homme qui a la prétention de faire des découvertes : il va d’abord feuilletant toutes sortes de livres, et compilant tout ce qui a été écrit sur le sujet qui l’occupe, puis il ajoute à tout cela le produit de ses propres méditations ; enfin, il met sa cervelle à la torture, sollicite avec chaleur son propre esprit, et invoque, pour ainsi dire, son génie, afin qu’il rende des oracles : mais rien de moins solide et de plus hazardé que ces prétendues inventions qui n’ont pour base que de pures opinions.

Tel autre appelle à son secours la dialectique, qui, au nom près, n’a rien de commun avec ce que nous avons en vue. Car ces préceptes d’invention qu’elle donne n’ont nullement pour objet celle des principes et des axiomes principaux, qui sont comme la substance des arts ; mais seulement l’invention de ces autres principes, qui paroissent conformes à ces premiers. Aussi quand elle a affaire à ces hommes d’une curiosité importune qui la serrent de trop près, et l’inter-