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ciennes philosophies, après la publication des œuvres d’Aristote, je réponds que le fait est absolument faux ; car, long-temps après, savoir, du temps de Cicéron, et même dans les siècles ultérieurs, les ouvrages des anciens philosophes existoient encore ; mais depuis, les barbares ayant inondé l’Empire romain, et la science humaine ayant, pour ainsi dire, fait naufrage, alors enfin la philosophie d’Aristote et celle de Platon, telle que des planches moins compactes et plus légères, se soutinrent sur les flots du temps ; et pour peu qu’on y regarde de plus près, on s’apercevra aisément que ce consentement unanime qui en imposoit à la première vue, n’est qu’un signe trompeur. La véritable unanimité est celle qui règne entre des hommes qui, dans toute la liberté de leur jugement, et après un mur examen, tombent d’accord sur les mêmes points : mais comme cette multitude d’hommes, qui semblent être tous du même sentiment sur la philosophie d’Aristote, ne s’accordent ainsi que par