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d’autre différence que dans les mots ; différence qui se réduit à celle qui se trouve entre le propre et le figuré. Si tous les corps s’attirent réciproquement, ils tendent au plein ; car en vertu de cette force réunissante, s’il n’existait point d’autre force qui tendit à les séparer, tous ces corps venant tôt ou tard à tomber les uns sur les autres, en s’arrangeant entr’eux comme ils le pourroient, ne formeroient plus qu’un seul bloc. Or, si les corps aiment le plein, il est clair qu’ils haïssent le vuide. Ce n’est donc pas la peine de nous moquer de Bacon ni des anciens. Il y a pourtant entre les deux hypothèses cette différence, que celle des anciens est vague et sans mesure qui la détermine ; au lieu que Newton détermine la loi suivant laquelle se font les attractions dans les cieux, en attendant qu’il nous dise suivant quelle loi elles se font à un pied de lui. Là haut, c’est la raison inverse du quarré des distances ; ici près, c’est la raison inverse du cube, de la quatrième puissance, etc. c’est tout ce qu’on voudra, hors quelque chose de bien clair et de bien déterminé.

(a) Jusqu’à ce qu’on soit arrivé à une matière purement potentielle et destituée de toute forme déterminée. Potentielle, c’est-à-dire, qui n’est point actuellement ceci ou cela, mais qui peut devenir l’un et l’autre. Ceux qui prétendent que la matière de l’univers n’est point divisée en un cer-