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nous l’avons ; ou, si l’on veut, nous cessons d’avoir l’idée contraire, quand, ne voulant plus déterminer les quantités, ni même les considérer, nous levons mentalement toutes les limites, et cessons d’y penser. Puis, ce que nous avons supposé possible, nous le supposons ensuite actuellement existant, oubliant tout-à-coup notre première supposition, et oubliant sur-tout que ces idées ne sont point des êtres, et qu’elles n’ont pas le pouvoir de réaliser leur chimérique objet. Enfin toutes nos idées viennent des sens, disent les philosophes : or nous n’avons jamais vu, palpé, entendu goûté, ni flairé l’infini donc nous n’en avons pas l’idée ; ou bien, il n’est pas vrai que toutes nos idées viennent des sens ; choisissez. La conséquence pratique de cette discussion est que, pour finir, il faut abandonner toute question où entre l’infini, mot sans idée. Le citoyen Lagrange, dit-on, vient d’en purger les mathématiques. Que de sottises dites ou à dire il nous épargne ! Les mathématiques sont la science des limites, ou l’art de déterminer ou limiter les quantités. Que faisoit donc là l’infini ?

(e) Qui sont tout-à fait inexplicables, etc. Dans le langage reçu, expliquer un fait, c’est le plus souvent non en indiquer la cause, ce qui, de tous les genres d’explications, seroit le plus utile mais simplement le classer, c’est-à-dire le