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cupe que de cela ; on ne parle d’autre chose ; quoique toute véritable utilité et toute vraie puissance dans l’exécution, ne puisse résulter que de la connoissance des choses moyennes[1]. Mais

    dans la première, les différences des cas, et celle du pluriel au singulier ne pourroient faire usage de ces mots ; sans compter que les déclinaisons formeroient quelquefois des phrases assez ridicules : un des principaux avantages de la fréquente considération des maximorum et des minimorum, c’est de rendre plus sensibles les différences et les causes des phénomènes lesquelles sont moins faciles à saisir dans les minimis et les mediis ; qui oseroit parler ainsi ? J’appuie fréquemment sur le choix des dénominations par la même raison qui a fait dire à l’abbé de Condillac, que l’art de raisonner consiste presque uniquement dans celui de bien faire la langue avec laquelle on raisonne.

  1. Par cela même que certains effets sont très grands ou très petits, ils sont rares ; et si ces rares effets deviennent nos seuls moyens, il s’ensuit qu’en nous bornant à ces effets, nous serons rarement puissans et rarement contens. Le plus puissant et le plus heureux des mortels, c’est celui qui place ses affections et son bonheur dans les cho-