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périences, n’y ont, à la vérité, épargné ni temps ni soins ; mais le mal est qu’ensuite ils ont osé entreprendre de former, avec ce peu de matériaux, des théories complètes, et figurer un corps entier de philosophie, tordant tout le reste avec un art merveilleux, et le ramenant à ce peu qu’ils savoient[1].

Vient enfin la troisième classe ce sont ceux qui mêlent dans leur physique, aux observations et aux expériences, la théologie et les traditions consacrées par la foi et la vénération publique. Il en est même qui ont porté l’extravagance jusqu’au point de vouloir tirer les sciences directement des esprits et des génies, comme pour les tenir de la première main[2]. En sorte que la tige des er-

  1. Tous les systématiques ressemblent à l’arpenteur qui, avec, une base d’un pouce et un instrument défectueux, veut mesurer une ligne de mille toises ; la base est trop petite et l’équerre est fausse.
  2. Il s’agit ici du système émanatif, dans lequel de grands philosophes, et Socrate lui-même