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remède même seroit-il insuffisant ; car les définitions elles mêmes sont aussi composées de mots ; et ces derniers ayant également besoin d’être définis, les mots enfanteroient d’autres mots sans fin et sans terme[1]. En sorte qu’il faut tou-

  1. Il est faux que même en descendant des idées et des propositions générales, aux sensations les plus simples et les plus familières, par des définitions graduées et analytiques dont les idées et les termes vont en se particularisant de plus en plus, on tombe dans une suite de définitions sans fin et sans terme. Car, une fois qu’on est arrivé aux objets sensibles, on n’est plus obligé, pour déterminer la signification des mots, d’en donner des définitions ; il suffit alors, pour se faire bien entendre, de rappeler ces objets à ceux qui les connoissent, et de les montrer aux sens de ceux qui ne les connoissent pas. Mais, puisqu’il faut, pour compléter la définition des termes généraux finir par rappeler, ou faire faire des observations ou des expériences, autant vaut commencer par là, comme il le prescrit, et par la raison qu’il faut procéder du simple au composé, les idées et les propositions générales n’étant, en dernière analyse, que des énoncés collectifs de sensations du même genre, ou de sensations généralisées.