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est la principale cause qui rend sophistiques et inactives les sciences et la philosophie. Dans l’imposition des noms, on a égard le plus souvent au peu d’intelligence du vulgaire ; à l’aide de ces signes, on ne divise les objets que par des traits grossiers et sensibles pour les vues les plus foibles. Mais survient-il un esprit plus pénétrant ou un observateur plus exact qui veuille changer ces divisions, les mots s’y opposent à grand bruit. Qu’arrive-il de là ? que les plus grandes et les plus imposantes disputes des savans, dégénèrent presque toujours en disputes de mots ; discussions par lesquelles il vaudroit mieux commencer, en imitant, à cet égard, la sage coutume des mathématiciens[1], et qu’on pourroit peut-être terminer par des définitions prises dans la nature et dans les choses matérielles. Encore ce

  1. Qui ont soin de placer en tête de leurs traités la définition des tenues qu’ils doivent employer le plus souvent.